Comment allez-vous ? Quoi de beau ?
Premièrement je voudrais parler du titre de mon article. "Lo imposible es no sonar." Dans ma ville comme dans beaucoup de villes d'Argentine, il y a un groupe nommé "Action Poétique" qui peint des murs de la ville en blanc et les embellit de phrases comme celle-ci. "L'impossible est de ne pas rêver." se situe près de mon école, et c'est devenu mon fond d'écran de portable.
A part ça, j'ai parfois l'impression d'être une super-héroïne de par tout ce que j'arrive à faire dans une journée. haha Je vous donne un exemple avec la semaine dernière.
Mardi était une superbe journée, mieux qu'une journée d'été en Bretagne. A 15h45 je me suis rendue à l'école en vélo, j'ai récupéré Elma qui sortait de sport, on est parties "courir" aux abords de la ville (courir est un bien grand mot : on l'a fait cinq minutes mais la chaleur était telle qu'on a finit en marchant), on est reparties chercher mon vélo au lycée. Là on s'est un peu perdues. Et on s'est rendues compte de cela : ici est l'unique lieu au monde où l'on peut se perdre sans en avoir rien à faire. Parce qu'on a la journée devant soi pour retrouver notre chemin. On a vite retrouvé notre "lieu de torture" et on s'est tranquillement installées au soleil dans son jardin, où Viktor et Mili nous on rejoints. Je fêtais mes 1 mois en Argentine.
Mercredi, j'avais deux anniversaires. Choses rarissime. A 15h30 celui de ma "cousine" Elo chez sa grand-mère et donc entre cousins. On a mangé un gâteau Marcel. C'est définitivement mon gâteau préféré du monde entier. A 18h30 celle d'une copine, Cielo. On a encore mangé. Je vous jure.
Jeudi, j'ai fait 1001 choses : Ecole, sieste, repassage, Skype avec ma maman, lavage d'habits, sortie chez une amie (et dégustation de pancakes au dulce de leche), ménage... I'm a Wonder woman ! hihi
Vendredi, j'ai nagé 1700m à la natation. Un exploit pour moi ! Ensuite on est rapidement allés à la rurale, qui est une fête qui avait lieu dans ma ville tout le week-end avec exposition de machines de la campagne, d'animaux, d'artisants... Mais c'était le début et donc un peu mort, et on est rentrés chez Elma.
La nuit du jeudi au vendredi était également la première nuit où je me souvenais d'avoir rêver depuis mon arrivée ici. Jusque là on s'en fiche, je vous l'accorde. Mais j'ai rêvé EN ESPAGNOL ! Enfin, je me souviens qu'à un moment j'étais avec des amies argentines et que je parlais espagnol avec elles. Et depuis je rêve chaque nuit et il me semble bien que par moment c'est en espagnol. C'est drôle parce que quand je pense j'ai tendance à penser en anglais avant l'espagnol. Mon cerveau, ce truc bizarre.
Ce week-end était un week-end très sympa, calme, et entre filles (ou presque).
J'allais à Nueve de Julio (le 9 juillet 1816 est le jour de l'indépendance de l'Argentine vis à vis de l'Espagne) avec Silvia. Il s'agit d'une ville quatre heures au nord de Suarez, sa ville d'origine, où réside une partie de sa famille. Quatre heures de route, l'occasion de pratiquer un maximum mon espagnol. Et notamment de parler à quel point la vie est bizarre. Le 12 juillet 1997, Silvia donnait naissance à sa fille, Mailen. Ce jour là elle était loin de se douter que cet enfant partirait en Italie dix-sept ans plus tard, ni que cinq jours plus tard naîtrait une autre petite fille à l'autre bout du monde, moi-même, qui deviendrait sa "fille française" en 2014. Elle ne se doutait pas non plus qu'exactement au même moment une autre maman donnait naissance à une autre enfant au Pakistan, une enfant prénommée Malala Yousafzai, qui changerait les choses et serait la plus jeune de l'Histoire à recevoir un prix Nobel. Dix-sept ans plus tard.
Nous sommes arrivées vers 18h, sommes passés chez ses parents. J'ai donc découvert mes abuelos qui sont très gentils, sa maman est un ange ! Puis elles m'ont fait découvrir la ville en voiture, très jolie, propre, et un peu plus verte que Suarez. Enfin, nous sommes allées à l'hôtel. Un nouvel hôtel. Du luxe de folie. Déjà l'hôtel s'appelle "Grand Hôtel Libertad", la french touch ! Dans notre chambre il y a un écran de contrôle pour gérer la télé, l'audio, la climatisation, les commandes, et... la lumière : on peut choisir la luminosité de chaque spot, faire un effet la lumière augmente puis diminue puis augmente plus ou moins rapide... On était comme des enfants en train de découvrir ces fonctionnalités ! Le soir, nous sommes allés au théâtre où il y avait du théâtre de rue et la projection d'un film sur l'immigration où je n'ai pas compris grand chose. Puis on a mangé chez ses parents, à plus de 23h.
Anecdote : Le soir, en rentrant à l'hôtel, il y avait quatre personnes dans le hall. Silvia me dit "Regarde cet homme en rouge, c'est le danseur classique le plus connu du pays (Maximiliano Guerra)." D'accord, normal.
Dimanche, c'était le 12 octobre. La fête de la diversité culturelle (anciennement fête de la race^^). Pourquoi ? Tout simplement parce que le 12 octobre 1492, Christophe Colomb et toute sa troupe on découvert l'Amérique, ce qui marque le début de la colonisation. D'ailleurs on a eu une réflexion sur cette date : il s'agit de la fête nationale en Espagne. Ils fêtent donc le début de la colonisation, des meurtres des aborigènes pour étouffer les cultures déjà existantes et répandre leur culture suprême, tellement supérieure aux autres, la culture hispanique. OK.
Nous sommes allées chez la tante de Silvia, Chacha, prendre le maté au soleil dans son jardin tout en humant l'odeur des fleurs du début du printemps. (Il y a même un verbe qui signifie "prendre le maté" : "matear" ! haha) Puis nous avons déjeuné chez ses parents, nous sommes allées nous promener dans le parc de la ville avec sa maman, nous sommes retournées chez sa tante. Un petit sommeil à l'hôtel était le bienvenue avant d'affronter la longue soirée qui m'attendait.
Il faut savoir que l'Argentine est une terre d'immigration. Depuis ses débuts. Elle a toujours accueilli à bras ouverts les étrangers, et continue de le faire de nos jours. Grande partie de ces immigrants proviennent d'Espagne et d'Italie, mais également d'Allemagne, de France... Les argentins ont donc presque tous du sang européen (mis à part les vrais aborigènes). Et ils le revendiquent ! Ce soir avait lieu une fête présentant des danses et des chansons provenant d'Espagne, d'Italie, du Pays Basque, et d'Argentine. C'était très sympa de voir cette diversité culturelle à laquelle on rendait hommage la même soirée. Le dernier chanteur-musicien était Tukuta Gordillo, un homme du nord du pays, avec du sang aborigène, et qui joue à merveille de ces instruments typiques de sa région d'origine. Le 12 décembre il va jouer au Vatican pour le pape (on s'en fiche mais ça montre qu'il est un peu reconnu, important pour la suite de l'histoire).
A minuit nous avons dîné au restaurant de l'hôtel avec Silvia, sa maman, et sa tante. C'est une heure normale, ne vous inquiétez pas. Vous savez quoi ? A la fin du dîner Tukuta est arrivé à l'hôtel (je vous ai dit que c'était le meilleur hôtel de la ville). Et la maman et la tante de Silvia lui on fait des petits signes pour le saluer (c'était trop drôle), du coup il est venu pour nous faire la bise et parler rapidement. Et ce matin au petit déjeuner il était aussi dans la salle et quand je me suis dirigée vers le buffet il me fait "Ca va ?" (il savait que j'étais française, donc en français.) Voilà, c'est la première fois que quelqu'un de "connu" me parle ! hihi
Aujourd'hui nous sommes reparties vers 11h. Il n'y avait pas cours car c'était férié (en vrai c'était férié le dimanche mais ici quand ça tombe un week-end ils le reportent au vendredi ou au lundi : quelle bonne idée !)
- Je vais peut-être commencer les cours de tango. Je croise les doigts !
- J'ai plein de voyages de prévus ! Mar del Plata en avril, mais aussi Buenos Aires en novembre, un bustrip du rotary de 11 jours dans le sud (Patagonie et Terre de feu) en décembre, voyage sûrement à Cordoba avec ma famille pour le Nouvel An, et bustrip rotary de 16 jours dans le Nord (Chutes d'Iguazu, désert de sel, Salta...) en février. I'm happy !
Pour finir je vous laisse avec quelques photos de ce joli temps, parce que je sais que chez vous c'est l'automne et je souhaite entretenir votre bonne humeur.