"On voyage, non pas pour échapper à la vie, mais pour que la vie ne nous échappe pas."
Je dois maintenant faire le bilan de cette aventure.
L'aventure d'une vie.
Etre sorti de l'enfance mais encore loin (à ce qu'on croit) de la vie d'adulte. Etre entre les deux, en pleine adolescence, et décider de se lancer dans une année un peu folle : faite des rêves et de l'insouciance de cet âge que l'on a presque quitté, pour ne pas en sortir tout de suite, et des responsabilités dont on commence à apprendre le sens. Partir, beaucoup ; s'enfuir, un peu. Prendre un avion et décoller. Décoller loin de tout ce que l'on connaît, de tous ceux que l'on connaît, dans la volonté de découvertes et empris d'une décision mûrement réfléchie mais qui paraît tout à coup très insensée. Mais se fier inlassablement à sa décision, se faire confiance, descendre de l'avion, récupérer sa valise, prendre une grande respiration et décider d'ouvrir cette porte. L'ouvrir sur ce que l'on appellera « l'aventure d'une vie ».
Rencontrer, se présenter, répondre à des questions. Encore et encore. Etre nouvelle , en somme. Et puis essayer, petit à petit, de s'intégrer et d'être l'une des leurs. Ca prend du temps, demande des efforts. Pour se faire, apprendre une langue, aller à l'école, goûter à tout, dire toujours oui, et sourire.
Les heures passent, au fil des nouveaux mots appris et des matés partagés. Les jours passent, au fil des rencontres et découvertes, au fil des habitudes prises. Puis ce sont les semaines, et les mois : les voyages s'aditionnent en même temps que les kilomètres au compteur, les inconnus deviennent ta famille, tes amis, les gens les plus important pour toi de ce côté de l'Océan.
Enfin, l'année passe. Ce pays est un peu le tiens désormais. Il ne t'a pas vu naître, ni faire tes premiers pas, ni grandir anniversaire après anniversaire d'ailleurs ; mais il t'a vu renaître, utiliser, non tes jambes, mais tes ailes, pour la première fois. Il t'a vu grandir. Cette langue est un peu ta langue, mélodieuse et attachée à ton cœur, car c'est celle pour laquelle tu as lutté jour après jour pour l'apprendre, celle qui t'a permis de t'intégrer, celle de ceux qui sont devenus ta famille et tes amis. Ces personnes qui font maintenant partie des plus importantes de ta vie. Tu n'es plus la « nouvelle », on te dit qu'on t'aime et que tu vas leur manquer. Tu es ici chez toi, et il faut déjà repartir, retourner « chez-toi ». Alors tu dis « à bientôt » en versant quelques larmes, tu fais ta valise, et tu montes dans l'avion. Avec au bout des lèvres et au fond du cœur la promesse faite de revenir très vite.
Tourner la page de Cette Année. Car si la vie est une aventure en soi, l'expérience par laquelle tu viens de passer était certainement « l'aventure d'une vie ».
L'aventure d'une vie.
Etre sorti de l'enfance mais encore loin (à ce qu'on croit) de la vie d'adulte. Etre entre les deux, en pleine adolescence, et décider de se lancer dans une année un peu folle : faite des rêves et de l'insouciance de cet âge que l'on a presque quitté, pour ne pas en sortir tout de suite, et des responsabilités dont on commence à apprendre le sens. Partir, beaucoup ; s'enfuir, un peu. Prendre un avion et décoller. Décoller loin de tout ce que l'on connaît, de tous ceux que l'on connaît, dans la volonté de découvertes et empris d'une décision mûrement réfléchie mais qui paraît tout à coup très insensée. Mais se fier inlassablement à sa décision, se faire confiance, descendre de l'avion, récupérer sa valise, prendre une grande respiration et décider d'ouvrir cette porte. L'ouvrir sur ce que l'on appellera « l'aventure d'une vie ».
Rencontrer, se présenter, répondre à des questions. Encore et encore. Etre nouvelle , en somme. Et puis essayer, petit à petit, de s'intégrer et d'être l'une des leurs. Ca prend du temps, demande des efforts. Pour se faire, apprendre une langue, aller à l'école, goûter à tout, dire toujours oui, et sourire.
Les heures passent, au fil des nouveaux mots appris et des matés partagés. Les jours passent, au fil des rencontres et découvertes, au fil des habitudes prises. Puis ce sont les semaines, et les mois : les voyages s'aditionnent en même temps que les kilomètres au compteur, les inconnus deviennent ta famille, tes amis, les gens les plus important pour toi de ce côté de l'Océan.
Enfin, l'année passe. Ce pays est un peu le tiens désormais. Il ne t'a pas vu naître, ni faire tes premiers pas, ni grandir anniversaire après anniversaire d'ailleurs ; mais il t'a vu renaître, utiliser, non tes jambes, mais tes ailes, pour la première fois. Il t'a vu grandir. Cette langue est un peu ta langue, mélodieuse et attachée à ton cœur, car c'est celle pour laquelle tu as lutté jour après jour pour l'apprendre, celle qui t'a permis de t'intégrer, celle de ceux qui sont devenus ta famille et tes amis. Ces personnes qui font maintenant partie des plus importantes de ta vie. Tu n'es plus la « nouvelle », on te dit qu'on t'aime et que tu vas leur manquer. Tu es ici chez toi, et il faut déjà repartir, retourner « chez-toi ». Alors tu dis « à bientôt » en versant quelques larmes, tu fais ta valise, et tu montes dans l'avion. Avec au bout des lèvres et au fond du cœur la promesse faite de revenir très vite.
Tourner la page de Cette Année. Car si la vie est une aventure en soi, l'expérience par laquelle tu viens de passer était certainement « l'aventure d'une vie ».
PARCE QUE CONNAITRE L'AILLEURS EST ENRICHISSANT
On parle souvent de l'ailleurs avec plein de rêve et d'envie de le connaître. Il est synonyme de différences : une autre culture, langue, population, paysages, traditions, mœurs, musique, Histoire, art, gastronomie, vision du monde. Partir en vacances dans un pays étranger permet de goutter cette (ou plutôt ces) différence(s) du bout des lèvres. Partir vivre dans un pays durant une longue période permet d'y plonger tête la première, de la sentir de toutes parts et d'y apprendre à nager. Paradoxalement, cela permet également de se rendre compte que cet autre monde n'en est absolument pas un : si dans la forme il est digne d'être nommé « ailleurs », dans le fond c'est exactement le même monde : c'est simplement un autre « ici ».
J'ai eu l'immense chance de découvrir l'Argentine. Au début, je souhaitais avant tout partir en échange, l'Argentine fut un choix venu plus tard, un peu dû au hasard et à la volonté d'inconnu total, et jamais je ne regretterai ce choix. C'est un pays merveilleux, magnifique, et je suis toujours fière de brandir son drapeau.
L'Argentine est immense. Cinq fois la France. Ses paysages sont magiques. On y trouve de tout, et en grandeur duppliquée. Des glaciers, des montagnes enneigées, des plaines immenses, des plages, des chutes d'eau, des champs, des montagnes colorées, des canyons... Il y en a pour tous les goûts et pour tous les yeux. Elle est régie de climats tout à fait différents, selon la saison et l'endroit. C'est toujours un immense plaisir de partir sur les route la découvrir. J'ai eu la merveilleuse possibilité de faire de nombreux voyages, que ce soit les bus trips du Rotary ou les excursions en famille : j'ai le privilège de connaître plus de lieux dans ce pays que la grande majorité de sa population. Et il y a tellement à voir qu'on n'en n'arrive jamais à bout : une bonne excuse pour revenir !
L'Argentine a une culture faite de partages, de bonne humeur (la fameuse « buena onda »), et de « pauses maté » (une manière de se retrouver avec ses proches pour profiter d'un moment de bavardage au temps indéfini). Une culture qui connaît le sens du mot « fête », qui semble ne dormir jamais (mais ce serait oublier la sieste!), qui sait trouver un sens à la vie malgré sa position qu'il ne trouve pas enviable. Une culture où l'on sait recevoir, et dans laquelle l'amour -quel qu'il soit - est vu comme un des plus beaux cadeaux de la vie.
L'espagnol, le « castellano », j'oserai même dire l' « argentin », est une langue que j'aime plus que tout. Une des plus belles langues sur terre. Elle mélange racines espagnoles et apports argentins (le lumfardo) qui se sont imposés au fil du temps. Elle a une autre mélodie, une autre prononciation (ou plutôt diverses prononciations selon la région) que l'espagnol d'Espagne, qui me semble plus « académique ». C'est une langue vivante et à l'image de ceux qui la parlent.
En parlant des argentins, même si bien sûr les individus ne peuvent être généralisés dans une masse indistinctes, ils m'ont accueillie comme une reine. Ils ont été fiers de me parler de leur pays, de leur culture, de leur vie. Ils ont été curieux de découvrir ce qui composait la mienne. J'en suis tombée sous le charme. Les argentins sont mes parents, amis, frères et sœurs, oncles et tantes, cousins et cousines, compagnons de classe... C'est à eux que je dois la beauté de cette année.
Alors vivre l'ailleurs en Argentine c'est beau, et le raconter pourrait être long, mais ne rendrait jamais justice à la réalité. C'est vivre noël dans une piscine, ne pas dormir de la nuit, ne pas voir un chat dans les rues lorsque passe un match de foot à la télé, dormir en cours, manger trop, rouler trop vite, danser le tango, prendre ses amis dans les bras... C'est se sentir (et espérer qu'on me laisse l'être un peu :) argentine.
On parle souvent de l'ailleurs avec plein de rêve et d'envie de le connaître. Il est synonyme de différences : une autre culture, langue, population, paysages, traditions, mœurs, musique, Histoire, art, gastronomie, vision du monde. Partir en vacances dans un pays étranger permet de goutter cette (ou plutôt ces) différence(s) du bout des lèvres. Partir vivre dans un pays durant une longue période permet d'y plonger tête la première, de la sentir de toutes parts et d'y apprendre à nager. Paradoxalement, cela permet également de se rendre compte que cet autre monde n'en est absolument pas un : si dans la forme il est digne d'être nommé « ailleurs », dans le fond c'est exactement le même monde : c'est simplement un autre « ici ».
J'ai eu l'immense chance de découvrir l'Argentine. Au début, je souhaitais avant tout partir en échange, l'Argentine fut un choix venu plus tard, un peu dû au hasard et à la volonté d'inconnu total, et jamais je ne regretterai ce choix. C'est un pays merveilleux, magnifique, et je suis toujours fière de brandir son drapeau.
L'Argentine est immense. Cinq fois la France. Ses paysages sont magiques. On y trouve de tout, et en grandeur duppliquée. Des glaciers, des montagnes enneigées, des plaines immenses, des plages, des chutes d'eau, des champs, des montagnes colorées, des canyons... Il y en a pour tous les goûts et pour tous les yeux. Elle est régie de climats tout à fait différents, selon la saison et l'endroit. C'est toujours un immense plaisir de partir sur les route la découvrir. J'ai eu la merveilleuse possibilité de faire de nombreux voyages, que ce soit les bus trips du Rotary ou les excursions en famille : j'ai le privilège de connaître plus de lieux dans ce pays que la grande majorité de sa population. Et il y a tellement à voir qu'on n'en n'arrive jamais à bout : une bonne excuse pour revenir !
L'Argentine a une culture faite de partages, de bonne humeur (la fameuse « buena onda »), et de « pauses maté » (une manière de se retrouver avec ses proches pour profiter d'un moment de bavardage au temps indéfini). Une culture qui connaît le sens du mot « fête », qui semble ne dormir jamais (mais ce serait oublier la sieste!), qui sait trouver un sens à la vie malgré sa position qu'il ne trouve pas enviable. Une culture où l'on sait recevoir, et dans laquelle l'amour -quel qu'il soit - est vu comme un des plus beaux cadeaux de la vie.
L'espagnol, le « castellano », j'oserai même dire l' « argentin », est une langue que j'aime plus que tout. Une des plus belles langues sur terre. Elle mélange racines espagnoles et apports argentins (le lumfardo) qui se sont imposés au fil du temps. Elle a une autre mélodie, une autre prononciation (ou plutôt diverses prononciations selon la région) que l'espagnol d'Espagne, qui me semble plus « académique ». C'est une langue vivante et à l'image de ceux qui la parlent.
En parlant des argentins, même si bien sûr les individus ne peuvent être généralisés dans une masse indistinctes, ils m'ont accueillie comme une reine. Ils ont été fiers de me parler de leur pays, de leur culture, de leur vie. Ils ont été curieux de découvrir ce qui composait la mienne. J'en suis tombée sous le charme. Les argentins sont mes parents, amis, frères et sœurs, oncles et tantes, cousins et cousines, compagnons de classe... C'est à eux que je dois la beauté de cette année.
Alors vivre l'ailleurs en Argentine c'est beau, et le raconter pourrait être long, mais ne rendrait jamais justice à la réalité. C'est vivre noël dans une piscine, ne pas dormir de la nuit, ne pas voir un chat dans les rues lorsque passe un match de foot à la télé, dormir en cours, manger trop, rouler trop vite, danser le tango, prendre ses amis dans les bras... C'est se sentir (et espérer qu'on me laisse l'être un peu :) argentine.
PARCE QUE VIVRE QUELQUE CHOSE DE DIFFERENT T'ENSEIGNE ENORMEMENT
La routine est simple, facile à vivre, il suffit suivre ses habitudes. Mais on dit souvent qu'elle est mortelle. Je dirais qu'elle est ennuyeuse et insatisfaisante, elle nous met des barrières, nous empêche de réaliser nos rêves, nous laisse survivre.
Sortir de sa zone de confort est plus dur, demande des efforts. C'est un choix à faire, et qui permet d'en apprendre tellement, et aussi – je vous le jure – d'être heureux. Le risque (qui n'en est pas vraiment un, c'est plus une décision, qui n'a pas grand chose de risqué si on y repense) nous fait vivre.
J'ai appris à prendre des décisions, suivre mes envies, faire une valise, faire confiance, voyager seule, prendre soin de moi, parler une autre langue, vivre au jour le jour, être patiente (même s'il reste encore du travail en la matière), relativiser, être optimiste, m'adapter, vivre dans la différence, rendre de petites attentions, être plus ouverte, ne pas chercher à être une autre, me détacher du matériel, me passer de ce que je ne pouvais me procurer, avoir l'ordre des priorités. J'ai appris bien plus. Pas à la perfection bien sûr, mais l'expérience donne des enseignements qui restent gravés beaucoup plus longtemps que les connaissances théoriques. C'est la meilleure école de la vie.
La routine est simple, facile à vivre, il suffit suivre ses habitudes. Mais on dit souvent qu'elle est mortelle. Je dirais qu'elle est ennuyeuse et insatisfaisante, elle nous met des barrières, nous empêche de réaliser nos rêves, nous laisse survivre.
Sortir de sa zone de confort est plus dur, demande des efforts. C'est un choix à faire, et qui permet d'en apprendre tellement, et aussi – je vous le jure – d'être heureux. Le risque (qui n'en est pas vraiment un, c'est plus une décision, qui n'a pas grand chose de risqué si on y repense) nous fait vivre.
J'ai appris à prendre des décisions, suivre mes envies, faire une valise, faire confiance, voyager seule, prendre soin de moi, parler une autre langue, vivre au jour le jour, être patiente (même s'il reste encore du travail en la matière), relativiser, être optimiste, m'adapter, vivre dans la différence, rendre de petites attentions, être plus ouverte, ne pas chercher à être une autre, me détacher du matériel, me passer de ce que je ne pouvais me procurer, avoir l'ordre des priorités. J'ai appris bien plus. Pas à la perfection bien sûr, mais l'expérience donne des enseignements qui restent gravés beaucoup plus longtemps que les connaissances théoriques. C'est la meilleure école de la vie.
PARCE QUE CETTE AVENTURE N'EST PAS SEULEMENT CELLE D'UNE ANNEEE, MAIS DURERA POUR TOUJOURS
Rien n'effacera les souvenirs.
« Mes » maisons me seront toujours ouvertes, « mon » pays aura toujours une signification particulière pour moi.
Je n'oublirai pas mes familles ni mes amis. Ils me manquent déjà énormément. Mais même dans la distance je les garde avec moi. Retourner en Argentine, ce sera avant tout pour les revoir.
J'ai désormais une vision différente du monde. Il n'est pas si grand, il est facile d'accès, il ne peut appartenir à personne mais nous pouvons le parcourir, l'aimer, le découvrir, en faire notre maison.
Une vision différente de la vie également. Il ne faut pas perdre son temps avec des situations qui ne nous satisfassent pas. Il faut chercher l'endroit où être heureux, et ceux avec qui l'être, et s'empresser de les rejoindre. La vie est belle, il faudait apprendre à l'aimer.
Une vision différente de l'argent. Superflu, je souhaite qu'il ne me serve qu'à réaliser mes rêves, et, surtout, à voyager.
Rien n'effacera les souvenirs.
« Mes » maisons me seront toujours ouvertes, « mon » pays aura toujours une signification particulière pour moi.
Je n'oublirai pas mes familles ni mes amis. Ils me manquent déjà énormément. Mais même dans la distance je les garde avec moi. Retourner en Argentine, ce sera avant tout pour les revoir.
J'ai désormais une vision différente du monde. Il n'est pas si grand, il est facile d'accès, il ne peut appartenir à personne mais nous pouvons le parcourir, l'aimer, le découvrir, en faire notre maison.
Une vision différente de la vie également. Il ne faut pas perdre son temps avec des situations qui ne nous satisfassent pas. Il faut chercher l'endroit où être heureux, et ceux avec qui l'être, et s'empresser de les rejoindre. La vie est belle, il faudait apprendre à l'aimer.
Une vision différente de l'argent. Superflu, je souhaite qu'il ne me serve qu'à réaliser mes rêves, et, surtout, à voyager.