Je dois dire que mon échange se passe à merveille. Aucun homesick, aucun problème.
Au bout de six mois, on a laissé bien derrière les joies du début et des découvertes qu'il apporte. On vit désormais « normalement », on tente d'apprécier chaque instant, de passer outre les choses qui nous rendent justement outrés, et de rendre sa présence dans son nouveau pays chaque jour plus évidente.
Après en avoir parlé avec plusieurs autres étudiantes d'échange, le constat est inévitable : cette année n'est pas seulement une année de plus, mais plutôt une autre vie. Une vie en parallèle à celle de France. Avec une autre maison, une autre famille, d'autres amis, une autre école, une autre langue... C'est plutôt déconcertant ! D'autant plus pour mes amies dont la famille française vient leur rendre visite en Argentine : « vie n°1 » s'infiltre dans « vie n°2 ». Je pense qu'il faut le vivre pour le comprendre !
Autre constat : il arrive très souvent que je me fasse la réflexion suivante : « Je crois que dans ma vie de rêve, je ne changerais rien du tout à l'instant présent. »
Je crois qu'être ici m'aura avant tout apporté beaucoup plus de confiance en moi. Quand on se retrouve confronté à des situations inhabituelles, on se rend compte de quoi on est capables ! De plus, notre société européenne est une société d'apparence, on veut être le meilleur, le plus beau, le plus aimé. Je dois dire qu'ici j'ai appris que ça ne servait strictement à rien. J'essaye d'être naturelle, je ne me maquille pas, je ne cherche pas à être quelqu'un d'autre, et je m'en fiche un peu de savoir si on m'aime bien ou pas. De toutes manières j'ai trouvé des personnes qui m'aiment énormément, et ces personnes sont celles qui me connaissent comme je suis, qui m'ont déjà vue décoiffée et cernée à 5h du matin, manger avec les mains, qui m'ont déjà entendue crier (très aigue) quand ils me faisaient leurs massages, et qui savent que je n'ai jamais essayer de fumer et jamais pris de cuite (oui parce que apparemment ça c'est « trop swag », même si j'en doute très fort !), et que je ris beaucoup trop fort (non mais ça je ne sais pas comment faire autrement!). C'est eux qui me prennent dans leurs bras et me disent que je suis belle (malgré, je vous le révèle, mes * kilos en plus... jaja).
Et puis, le mascara, ça coule dans la piscine...
Alors voilà, ça fait six mois et tout va très bien. Je sais que le jour où je devrais revenir se rapproche petit à petit, mais je sais aussi que toutes les bonnes choses ont une fin. J'ai de toutes manières plein de projets pour la suite. Et je sais que je reviendrais en Argentine très très vite !
PS : Partez en échange ! Ou laissez votre enfant partir ! Je crois que c'est le meilleur des choix et des cadeaux.
(Je revendrais tout pour repartir une nouvelle année, ailleurs : Taïwan ou Indonésie sûrement; mais je sais qu'il ne faut pas trop en demander !)